Le barman du Ritz de Philippe Collin


Le Ritz sous le joug de l’Occupation
Dans Le Barman du Ritz, Philippe Collin réinvente le mythique palace parisien où le cadre luxueux du Ritz contraste avec l’atmosphère lourde de l’Occupation : le protagoniste, Frank Meier, barman juif, devient le témoin discret des confidences, des trahisons et des dilemmes moraux échangés entre officiers allemands, aristocrates français et personnages énigmatiques tels que Blanche Auzuello ou l’espionne Inga Haag.
Une rigueur historique au service de la fiction
Collin fait preuve d’une précision historique remarquable, en inscrivant son récit dans le contexte exact de chaque période de la Seconde Guerre mondiale et en rappelant les atrocités nazies. Cette exactitude se marie à une narration romanesque fluide, ponctuée de dialogues incisifs et de passages introspectifs en italiques qui rendent palpable la peur et la résistance intérieure de Meier. Ainsi, le roman oscille entre le décor somptueux du Ritz et la brutalité du régime, offrant une double perspective rare dans la littérature historique.
Un huis‑clos où le luxe devient enjeu moral
La juxtaposition du faste du Ritz et de la cruauté du pouvoir nazi confère à l’œuvre une originalité singulière. Chaque verre servi devient le vecteur d’un secret, chaque regard dissimule une stratégie de survie. Le style de Collin, à la fois élégant et percutant, rend la lecture agréable tout en suscitant une profonde émotion. Ce premier roman historique s’impose ainsi comme une immersion immersive dans le Paris occupé, où le luxe se transforme en théâtre d’une lutte morale poignante. Hautement recommandé.
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