Silent Jenny de Mathieu Bablet

Une fresque post‑apocalyptique et une héroïne hybride

Silent Jenny de Mathieu Bablet se présente comme une one‑shot où la botaniste‑robot Jenny parcourt un paysage dévasté, mêlant les enjeux écologiques, le transhumanisme et une quête d’espoir. Le découpage inventif et le graphisme maîtrisé, qui évoquent l’âge d’or de Métal Hurlant, plongent le lecteur dans des décors somptueux et oniriques, chaque page devenant une véritable illustration de la désolation et de la beauté résurgente.

Narration polyphonique et profondeur thématique

La narration oscille habilement entre thriller de science‑fiction, conte philosophique et drame psychologique, explorant avec force la condition humaine face à la technologie et à la ruine. L’originalité du récit réside dans la capacité de Bablet à brouiller les frontières entre réalité et fiction, proposant une aventure vertigineuse où les personnages, à la fois attachants et symboliques, incarnent la résilience et l’appel au réenchantement d’un futur menacé.

Un ouvrage majeur de la bande dessinée contemporaine

Saluée comme l’une des œuvres les plus abouties de la première moitié de la décennie, Silent Jenny séduit par son style élégant, son ambition thématique et son impact émotionnel. Elle s’impose ainsi comme une lecture incontournable pour les amateurs de bande dessinée engagée, offrant une expérience visuelle époustouflante et une réflexion profonde sur les dérives et les espoirs de notre époque. Hypnotique.